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Carte blanche : Adeline
Carte Blanche – Adeline
18 mars 2020
Histoire du mot childfree
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20 juillet 2020
19 mai 2020
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Carte Blanche - Chloé

Carte Blanche - Chloé

Cher corps,

Je t’écris ce matin presque dans l’urgence. Comme un besoin vital. Un élan. Je vis avec toi depuis 31 ans et je réalise n’avoir jamais pris le temps de le faire, moi qui aime tellement les mots, qui apprécie les manier et les adresse si souvent aux autres. C’est la première fois que je me prête à l’exercice de ne les dédier qu’à toi.

Jusqu’à présent je n’ai pas vraiment été dans le dialogue, n’est-ce pas ? Le plus souvent, je me suis « imposée » à toi, sans réellement prendre le temps de t’écouter. Je ne t’ai à vrai dire jamais « consulté ». Quand j’y pense : lorsque j’ai pris de grandes décisions à ton égard, j’ai très rarement fermé les yeux pour me connecter à toi et savoir si c’était un bon choix pour TOI.

Je t’ai longtemps comparé, jugé et même déguisé, tu dois me trouver ridicule, en fait. Poitrine, peau, cheveux, j’en passe. J’ai été (et suis encore) intransigeante avec toi, plus que je ne pourrais l’être avec n’importe qui. J’ai toujours voulu te faire rentrer dans des cases, et continue à le vouloir, même si j’en saisi toute l’absurdité. Petit à petit je lâche prise, j’essaye de te donner du répit, je m’en donne à moi aussi, par la même occasion.

Pourtant je m’aperçois que je te cache encore, dans certaines situations. Je dissimule des parties de toi. En maillot, en sous-vêtements, ou même nue devant lui. C’est fou à quel point je n’y arrive pas. Je suis consciente que tant que j’entretiendrai cette relation avec toi, c’est moi que je punirai. C’est quand je t’assumerai entièrement, dans ta globalité, que je pourrai jouir pleinement de toi. Avec toi. Je le sais.

A travers mon travail, j’accompagne d’autres femmes dans ce processus, j’essaye de mettre en place des espaces où elles apprennent à connaître davantage leur corps, à communiquer avec des parties de lui et où elles ont l’occasion de les faire s’exprimer. Je trouve ça tellement beau, j’en suis émue aux larmes parfois. Ce courage...

S’il me tient à cœur de m’engager avec elles dans cette démarche, c’est parce que j’en ressens le besoin pour moi aussi. Mais ça semble toujours plus facile pour les autres que pour soi-même hein ? De mon côté, j’évite un peu, je contourne, je remets à plus tard ce rendez-vous entre nous.

Après plus de 50 jours de confinement, j’ai l’impression que l’on vit un vrai tête à tête. Je t’ai beaucoup observé, analysé ces dernières semaines. Puisque nous étions coincé dans ce 45 mètres carrés, il était inévitable que je te croise et recroise dans les miroirs de cet appartement.

Je t’analyse, te scrute sous toutes tes coutures. Mon jugement est souvent très rude, je le reconnais. J’ai beaucoup de mal à te voir avec douceur. J’en reviens systématiquement à ce que je n’aime pas, plutôt que de focaliser mon attention sur ce qui me plait en toi. Pourtant il y a un tas de choses que j’apprécie, je tenais à te le dire aujourd’hui.

J’aime ton sourire, tes mains, le teint de ta peau après quelques jours au soleil. Tes jambes, ton nez aussi. J’aime certains de tes traits qui me rappellent notre famille. Notre mère. Notre père, qui n’est plus là. Il vit un peu encore à travers toi finalement.

J’essaye d’avoir moins peur de vieillir et de te voir te transformer avec l’âge. De saisir toute la beauté qui réside là-dedans. C’est si peu valorisé dans cette société. Quelle tristesse. Le jeune, le lisse, l’immaculé. C’est tout ce qui compte alors ? Je vois de plus en plus de merveilles dans l’expérience, les rides, les cheveux blancs.

J’aurai sûrement encore d’autres choses à te dire, plus tard. Je prendrai plus le temps de communiquer avec toi à l’avenir, c’est promis.

Chloé De Bon

Écrit par Chloé de Bon

Diplômée de l’IHECS en 2012, Chloé a travaillé en tant qu’assistante de production dans le milieu du stand-up /festival pendant 3 ans et celui du cinéma pendant 2 ans. Son dernier tournage, le long métrage « Kursk » - réalisé par Thomas Vinterberg - s’est clôturé en août 2017. Depuis lors, elle se consacre à la réalisation de son premier documentaire « Flower of Life » dont le sujet central est le processus de guérison de femmes pour retrouver leur corps suite à des violences vécues dans le milieu médical (notamment en matière de contraception). En janvier 2019, elle crée l'association FEMMESProd qui produit le film. Elle chapeaute l'ensemble des départements de l'association.

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