1. Le préservatif
J’imagine que vous connaissez déjà tous le préservatif et son usage. Mais saviez-vous qu’il existe un peu plus d’une quarantaine de marques différentes ? Que vous pouvez les choisir phosphorescents, sans latex, vegan, ultra fin, pour pénétrations anales, hommes circoncis ? Ou encore quasi sur mesure avec la marque SizeMe ? Cette dernière propose des préservatifs en fonction de la taille, de la circonférence, et de la largeur du pénis, ainsi que trois formes : droit, cintré ou évasé. Bref, il y a vraiment de quoi s’amuser pendant nos parties de jambes en l’air.
Le préservatif reste le seul moyen de contraception qui protège également des MST et IST. Ce que ne procurent ni la pilule, la vasectomie et les autres moyens de contraceptions existants aujourd’hui (pareil pour la contraception féminine). Les préservatifs (achetés en pharmacies) peuvent bénéficier d’un remboursement mutuelle en Belgique via MC et Solidaris. Malheureusement 9 belges sur 10 ignorent cette information.
Le prix d’un préservatif (à l’unité) en magasins/pharmacies/distributeurs est entre 20 et 50 cents. Une boîte coûte en moyenne entre 4 et 12 euros. Les préservatifs se conservent dans un endroit sec, à l’abri de la chaleur et de la lumière.
2. La méthode thermique
C’est une méthode naturelle, sans hormones. Elle se base sur l’élévation de la température des testicules grâce à la température du corps, ce qui entraîne une infertilité temporaire et réversible.
Il existe deux méthodes de contraception thermique :
1) Le slip chauffant ou remonte couilles toulousain (RCT). Il a été créé par le Dr Mieusset… qui réside à Toulouse. Non ce n’est pas un slip bouillotte (même si ça pourrait être assez agréable de se réchauffer les fesses les soirs d’hiver). Il s’agit d’un slip, avec un trou pour la verge et la peau du scrotum. Il existe un collectif breton d’hommes (Thomas Boulou & Cie) qui met sur pieds des ateliers de coutures pour créer son propre slip chauffant mais aussi pour former à ces méthodes thermiques afin de responsabiliser les personnes et de pouvoir être autonome.
2) L’andro-switch. C’est un anneau 100% en silicone, de la même matière que la moon cup. Tout comme le slip, il suffit d’introduire le pénis dans l’anneau et d’y glisser ensuite la peau du scrotum. Voici comment cette méthode fonctionne : elle permet aux testicules de se maintenir en position haute (après avoir enfilé le slip ou l’andro-switch), dans les poches inguinales, au niveau de la racine de la verge. Les testicules augmentent alors de deux degrés (elles passent de 35 à 37 degrés) au contact de la température du corps, ce qui permet d’inhiber la production de spermatozoïdes. Le slip ou l’anneau doit se porter 15h sur 24h. Il est important de respecter ce timing. Il faut attendre environ 3-4 mois pour que la méthode devienne efficace (car le cycle d’un homme dure 90 jours et oui les hommes ont des cycles aussi ?). Au début, il est conseillé d’utiliser régulièrement un spermogramme pour vérifier que tout est bien « coordonné ».
N’ayez plus peur de vous remonter les couilles ! C’est garanti sans douleur et sans risques (ceci dit, une petite visite chez le médecin avant utilisation pour être sûr que tout va bien, est nécessaire).
3. La vasectomie
Il s’agit d’une petite opération (une demi-heure) durant laquelle on coupe et on bloque les canaux déférents par lesquels circulent les spermatozoïdes à partir des testicules.
Cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus d’éjaculation. En effet l’éjaculat est composé de seulement 2 à 3 % de spermatozoïdes. C’est une opération sous anesthésie locale et elle est même remboursée par la mutuelle. Un délai de réflexion de 4 mois vous est demandé (tout comme les femmes pour la ligature des trompes). En Belgique, selon les chiffres de l’Institut National d’Assurance Maladie Invalidité, il y aurait eu 15% d’interventions supplémentaires depuis 2006. En 2016, il y aurait eu 8780 hommes qui ont eu recours à la vasectomie contre 3000 en France en 2017. Beaucoup d’hommes ont encore du mal à passer le cap parce qu’ils sont mal informés et subissent aussi certaines injonctions patriarcales à ce sujet. Il pensent que cela va altérer leur vie sexuelle, qu’ils vont perdre en virilité, perdre leur libido … Or c’est faux, archi faux. Avoir recours à la vasectomie ne vous rendra pas moins homme aux yeux des autres, et votre libido sera toujours on fire.
4. Les méthodes hormonales
Injections. Il existe une contraception hormonale sous forme d’injection intramusculaire hebdomadaire. Elle se prend pendant 18 mois car les études n’ont pas permis de voir les effets sur du plus long terme. Il s’agit d’un mélange d’hormones (progestatif et androgène), qui permet de diminuer le nombre de spermatozoïdes. Tout comme la méthode thermique, il faut compter 3 mois pour que les injections deviennent efficaces.
Le traitement hormonal mis au point par le docteur Jean-Claude Soufir était disponible à la fin des années 70 en France. Il s’agissait d’une double prise à l’époque : un gel à base d’androgène à se passer sur la peau du corps et d’une pilule progestative. La testostérone étant détruite par le foie, il n’est pas possible de la prendre par voie orale, ce qui explique le pourquoi du gel. La méthode fonctionnait comme suit : la pilule (progestative) bloquait la production de la testostérone et le gel rétablissait l’androgène à un taux normal. Ces deux produits étaient en vente en pharmacie et étaient disponible sur ordonnance. Il existe donc bel et bien des traitements hormonaux pour les hommes et ce, depuis des dizaines d’années ! Fou n’est-ce pas ? Mais alors pourquoi ça n’a pas eu plus de succès ? D’abord, il y a eu l’apparition, dans les années 80, des premières alertes sur le SIDA et tout le monde est repassé au préservatif. De plus, la France (comme la Belgique sans doute) a une politique nataliste depuis la guerre et il y a aussi une forte assignation de la contraception aux femmes.
Aujourd’hui, on parle à nouveau d’une pilule pour hommes ou DMAU. Cette méthode est toujours en cours d’étude mais les premiers résultats de cette recherche ont été présentés au congrès annuel de l’Endocrine Society à Chicago en 2018.
Il s’agit d’une pilule qui combine androgène et progestatif cette fois (alors que dans les années 70, c’était séparé). Son action dure 24h. Elle est donc à prendre quotidiennement, comme le pilule contraceptive féminine. Elle pourrait être commercialisée dans quelques années.
D’autres méthodes sont toujours en cours de recherches, comme une pilule dite « des draps propres » qui permettrait de bloquer l’éjaculation sans modifier l’orgasme. Ou encore des médicaments qui bloqueraient la fécondation. Que l’on soit ou non pour les méthodes hormonales, la question ne se situe pas vraiment là, il s’agit surtout d’informer sur tout ce qui existe ainsi que des potentiels risques et de laisser ensuite les personnes décider pour elles-mêmes.
5. Le Vasalgel
C’est un gel contraceptif que l’on injecte dans le canal déférent et qui transformerait les spermatozoïdes lors de leur passage pour les rendre infécondables. On connait encore peu de choses autour de cette méthode – des essais cliniques ont eu lieu en 2018 – mais cette méthode est prometteuse.
On aime rappeler que dans un couple, on est deux et qu’on peut aussi se partager les frais liés à la contraception (que ce soit pour une méthode féminine ou masculine). On peut s’aider à se rappeler l’un l’autre de ne pas oublier de prendre ou mettre sa méthode contraceptive.
En espérant que ce sujet vous donne envie d’en savoir plus sur la contraception masculine, de vous informer et d’en discuter avec votre partenaire.
Restons aware !