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  • Pilule
La pilule : un peu d'histoire

La pilule : un peu d'histoire

1. Margaret Sanger, la mère de la pilule

Margaret Sanger est la « mère » de la pilule. Elle est née en 1879, à New York au sein d’une famille ouvrière d’origine irlandaise. Elle perd sa maman à l’âge de 10 ans qui meurt d’une tuberculose. Elle aura donné la vie à 18 enfants. Une fois adulte, Margaret devient infirmière. Elle agit avec une grande liberté pour une femme de son époque. Elle est suffragette et se bat pour le droit de vote des femmes aux Etats-Unis.

En tant qu’infirmière auprès de migrants massés dans les ghettos new-yorkais, elle assiste chaque jour aux ravages de la prohibition contraceptive (grossesses à répétition – ce que sa propre mère a vécu -, conditions hygiéniques déplorables, enfants mal nourris). Quand elle rencontre des figures du mouvement féministe de l’époque, elle sait qu’elle veut elle aussi agir au service de femmes démunies. Elle quitte mari et enfants et s’exile en Europe. Elle y rencontre Henry Havelock Ellis, vice-Président de la société eugéniste qui l’initie à cette pensée qui ne la quittera jamais. Elle est séduite par l’idée qu’il est possible de réduire la misère en n’autorisant à se reproduire que ceux qui ont un capital génétique jugé « avantageux ». Quand elle rentre à New York en 1915, elle emporte avec elle cette doctrine et popularise le terme « contrôle des naissances ».

Margaret Sanger est donc indéniablement féministe mais également indéniablement eugéniste. On a dit qu’elle était une féministe maligne qui a utilisé l’eugénisme pour promouvoir la contraception mais la réalité n’est pas celle là, elle y croyait vraiment. Et elle a fini par réussir à faire financer sa pilule par des personnes de ce milieu dont Clarence Gamble (de la société Procter & Gamble). C’est une histoire qui est peu connue en Europe mais encore aujourd’hui aux États-Unis, certaines personnes témoignent avoir été stérilisée par cette ligue eugéniste.

2. Porto Rico, un laboratoire pour la pilule

En 1955, Porto Rico – qui est une petite île des Caraïbes passée de statut de colonie espagnole à celui de protectorat américain – devient un laboratoire pour tester la pilule. Effectivement, de nombreux essais scientifiques sont menés sur sa population sans que celle-ci n’en soit informée car à l’époque les médecins n’étaient pas obligés d’informer leur patient de leur participation à un essai.

Les femmes de ces pays pauvres sont vues par les eugénistes de cette époque – tel que Clarence James Gamble héritier de la société Procter & Gamble – comme ne sachant/voulant pas limiter les naissances. Ils avaient décrété «qu’il leur fallait des contraceptifs simples qui ne nécessitaient pas de faire appel à leur intelligence ou à leur sens des responsabilités» qu’ils estimaient inexistants.

Le 10 juin 1957, la première pilule – Enovid – est mise sur le marché aux États-Unis après seulement 1 an d’essai sur à peine une 100aine de femmes et sans que tous les effets secondaires qui avaient été recensés ne soient tenu en compte.

3. Clarence James Gamble, millionnaire eugéniste au service de la pilule

Je parlais hier de Clarence James Gamble, l’héritier de la société Procter & Gamble. Il fut millionnaire alors qu’il n’avait qu’une vingtaine d’années et il a, grâce à cet argent, financé en grande partie les essais de Porto Rico. Il est aussi le pilier de la ligue de l’Amélioration humaine de Caroline du Nord, qui a participé de 1947 à 1977 à des programmes de stérilisation – avec ou sans consentement – sur les classes populaires, dans le but d’ »améliorer le patrimoine génétique du pays ».

Les eugénistes ne visaient donc pas que les populations du tiers monde, ils ont aussi mis en pratique leurs idées à l’intérieur des frontières américaines. En 1960, les élus se préoccupaient de la prolifération des classes noires et hispaniques et ont mis en place des politiques publiques pour les encourager (voire les forcer) à diminuer leur fertilité. Ces idées ont fait avancer la contraception bien plus vite que n’importe quelle idée féministe.

Margaret Sanger et Clarence James Gamble se connaissaient très bien. Depuis les années 1930, ils participent ensemble à de nombreux projets eugénistes visant, entre autres, les communautés noires américaines. Margaret Sanger donnera même des conférences devant le Klu Klux Klan qui partage ses idées de limitation de naissances chez les pauvres, les faibles et les gens de couleurs.

4. La société Searle, soupçonnée de truquer des essais cliniques par la FDA

Seulement 4 ans après que la pilule Enovid reçoive le feu vert pour être prescrite comme contraceptif par la FDA* – c’était le 9 mai 1960 – , la société Searle qui fournissait les hormones nécessaires pour créer la pilule touchait déjà 87 millions de dollars.
*la FDA (Food and Drug Administration) est l’organisme qui attribue les autorisations de mise sur le marché des médicaments aux États-Unis.

Vers le début des années 70, certains membres de la FDA commencent à soupçonner Searle d’avoir truqué des essais cliniques afin de mettre rapidement ses produits sur le marché. En 1975, le sénateur Ted Kennedy lance une grande enquête visant à établir la vérités sur les pratiques de la FDA. Un an plus tard, il déclare qu’il est profondément troublé par la gamme incroyable d’abus perpétrés par la société Searle.

Grâce aux millions de profits qu’elle réalise chaque année, Searle s’offre les services d’avocats très compétents et débauches même des membres du personnel judiciaire qui enquêtait contre elle en leur proposant des salaires juteux. Ce qui lui permet de s’en sortir. Dès 1974, la FDA est dirigée par des proches de la société Searle et depuis, étrangement, les voix dissidentes sont petit à petit étouffées.

En 1977, Donald Rumsfeld devient le PDG de la société Searle. Grâce à lui, elle fusionne avec une branche de Monsanto en 1985. Plus récemment, elle est devenue une marque du leader mondial du médicament, les laboratoires Pfizer, sous le nom de Pharmacia LLC. Une société qui réalise annuellement plus de 50 milliards de dollars de chiffre d’affaire. Des alliances qui n’inspirent pas confiance… .

5. Gregory Pincus et la première pilule pour hommes

Pour terminer le thème « Un peu d’histoire » j’aimerais parler de la pilule pour homme. C’est un sujet d’actualité en ce moment mais sachez qu’elle existe depuis exactement autant de temps que la pilule pour femme.

En 1950, Margaret Sanger rencontre Gregory Pincus. A cette époque, il est un des biologistes les plus qualifiés en matière de reproduction des mammifères mais ses recherches sulfureuses (il réalise des fécondations in vitro sur des lapines) le discréditent dans le milieu scientifique. Elle le paie pour qu’il mette au point la pilule contraceptive, il accepte sans hésiter.

En 1954 (juste avant les essais de Porto Rico dont j’ai déjà parlé), Gregory Pincus fait des tests à l’asile de Worcester. Il avait remarqué que la pilule pour femme diminuait le désir sexuel et il y a vu un moyen pour « traiter » l’homosexualité. Effectivement, si elle diminuait la libido des femmes, pourquoi pas les « pulsions » des homosexuels ?

Cela prouve que depuis le tout début, il est connu que la pilule a des effets sur la libido (ce que beaucoup de médecins remettent en question à l’heure actuelle) sinon, Gregory Pincus et ses confrères n’auraient pas eu l’idée d’en faire une castration chimique pour homosexuels.


Chloé De Bon

Écrit par Chloé de Bon

Diplômée de l’IHECS en 2012, Chloé a travaillé en tant qu’assistante de production dans le milieu du stand-up /festival (« Kings of Comedy ») pendant 3 ans et celui du cinéma pendant 2 ans. Son dernier tournage, le long métrage « Kursk » - réalisé par Thomas Vinterberg - s’est clôturé en août 2017. Depuis lors, elle se consacre à la réalisation de son premier documentaire « Flower of Life » dont le sujet central est la contraception. En janvier 2019, elle crée l'ASBL « Femmes Prod ». L’association coproduira « Flower of Life » et s’intéressera à d’autres sujets intimement liés à la contraception à travers différentes actions.

LES SOURCES

« J’arrête la pilule », Sabrina Debusquat
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